L'Agriculture francilienne : entre tradition et modernité, un terroir aux mille saveurs
Des terres fertiles au cœur de l'Île-de-France
Contrairement aux idées préconçues, près de la moitié de la surface francilienne, soit 48 %, est consacrée à l'agriculture. Avec 569 000 hectares de terres cultivées, 11 000 actifs et 5 000 exploitations dont 10% en agriculture biologique, la région nourrit, et est même la 4ème région exportatrice de produits agricoles de l'Hexagone. Le blé, le colza et la betterave sucrière dominent les cultures, et façonnent le paysage et le patrimoine agricole francilien.
Mais, au-delà des chiffres, que révèlent ces terres fertiles ? Les champs franciliens portent l'histoire d'une agriculture millénaire, façonnée par les cycles des saisons et les mains expertes des agriculteurs qui, au fil des siècles, ont su exploiter cette terre exceptionnelle.
Une filière céréalière d'exception, mais pas que !
La renommée des blés d'Île-de-France s'étend au-delà des frontières, grâce à des terres particulièrement fertiles. La filière céréalière, occupant 64 % de la surface agricole utile, s'est spécialisée dans la production de blé tendre à forte teneur en protéines, et prisé pour sa qualité boulangère. La région compte 22 moulins qui produisent plus de 15 % du tonnage national de farine. Derrière chaque sac de farine se cache un savoir-faire hérité des générations, une expertise qui transforme ces céréales en produits emblématiques, tels que la baguette des Franciliens. Mais la filière céréalière ne se limite pas à la boulangerie ; elle s'étend aux brasseries, semouleries, biscuiteries, et usines de fabrication de pâtes. Un tissu économique diversifié qui génère plus de 43 000 emplois, mettant en lumière la vitalité et la modernité de cette agriculture.
Mais l'agriculture francilienne ne se limite pas aux céréales. Elle est riche et variée. Une quinzaine de cultures et productions sont identifiées par un label de qualité, comme le vin d'Île-de-France, et les bries de Meaux et Melun signifiés AOP. La région est également reconnue pour la qualité de ses asperges, son cresson, la menthe poivrée de Milly-la-Forêt, le safran, la moutarde de Meaux, les bières du Vexin ou encore les sucres d'Orge de Moret-sur-Loing. Les pommiers sont cultivés pour la table et le cidre. Quant aux noisetiers, quasi inexistant avant les années 2000, ils représentent désormais 4,5% de la production fruitière francilienne. Une belle diversité pour régaler les franciliens et tous les visiteurs de notre belle région.
Circuit court et agriculture urbaine : L'agriculture francilienne se met au vert
Avec un potentiel de 12 millions de bouches à nourrir, l'agriculture francilienne s'est modernisée avec un engagement croissant envers le circuit court. Près de 16 % des exploitations privilégient cette approche, illustrant une prise de conscience écologique. Les Amap alimentent aujourd'hui entre 75 000 et 100 000 personnes, directement du producteur au consommateur.
On peut également souligner que l'élevage est souvent couplé avec une activité de culture céréalière, ce qui permet de nourrir les animaux dans une logique circulaire. Une spécificité de la région ! La filière d'élevage s'est d'ailleurs structurée ces dernières années avec la naissance de marques comme l'Agneau des bergers d'Île-de-France, Nos bovins d'Île-de-France ou encore nos volailles d'Île-de-France.
Les grandes cultures coexistent également avec une tendance qui se pérennise ces dernières années : l'agriculture urbaine. Des toits de Paris aux friches industrielles réhabilitées, des projets innovants émergent, redéfinissant notre perception de l'agriculture. Au cœur des métropoles, des potagers urbains poussent comme des oasis alimentaires, défiant les préjugés sur l'incompatibilité entre ville et agriculture. Ces projets audacieux transforment les espaces urbains en lieux de production alimentaire, réduisant les distances entre producteurs et consommateurs. Les quantités produites en agriculture urbaine ne pourront jamais répondre aux besoins pour l'alimentation des franciliens, et là n'est pas l'enjeu non plus. Mais cette dynamique permet de nous reconnecter à notre alimentation, réduit l'empreinte carbone de certaines production (en évitant le transport aérien), et permet également d'économiser l'eau.
L'Île-de-France, souvent considérée comme une région ultra-urbaine, devient ainsi le laboratoire d'une agriculture résolument moderne et connectée. Et où les femmes ont toute leur place. Elles représentent aujourd'hui 1/4 des chefs d'exploitations.
Le Panier Gourmand Local, un soutien à l'agriculture
Pour soutenir l'agriculture régionale, de plus en plus d'exploitations proposent des points de vente directe, des distributeurs automatiques, et participent aux marchés locaux. Les Franciliens, fiers de leurs terroirs, plébiscitent les produits de proximité, faisant de l'Île-de-France une terre de gastronomie emblématique. Les marchés regorgent de produits labellisés, chacun portant l'empreinte de la terre francilienne. Pour encourager ce lien direct entre producteurs et consommateurs, les paniers gourmands locaux deviennent des alliés incontournables. Que ce soit remplis de produits frais pour la consommation quotidienne, ou bien de produits d'épicerie pour des idées cadeaux, les paniers gourmands franciliens ravissent tous les palais tout en soutenant l'économie locale. Ils sont une invitation à découvrir la diversité du terroir francilien, à découvrir des saveurs uniques, et à participer activement à la préservation d'une agriculture locale dynamique.
Un engagement régional en faveur de la dynamique agricole
Face au défi du renouvellement des générations agricoles, la région a mis en place des dispositifs pour encourager les jeunes à s'installer. Avec 27 établissements dispensant des formations agricoles et une volonté affirmée de valoriser les métiers de l'agriculture, l'Île-de-France prépare l'avenir de son agriculture. Les jeunes agriculteurs ne sont pas seulement les gardiens de la tradition, mais aussi les architectes du futur agricole.
Parce que l'agriculture ne se limite pas à cultiver la terre, mais à cultiver l'avenir, l'Île-de-France s'engage à fournir aux générations futures les compétences et les connaissances nécessaires pour perpétuer cette aventure. Les champs franciliens deviennent des écoles à ciel ouvert, où la terre raconte son histoire aux apprentis agriculteurs, les préparant à un avenir où tradition et modernité s'entremêlent harmonieusement.
Au cœur de l'effervescence urbaine, l'Île-de-France conserve son identité agricole. Entre tradition et modernité, elle s'impose comme un acteur clé de la production agricole nationale. L'équilibre entre les vastes champs de céréales, la production variée de qualité, et l'émergence de l'agriculture urbaine en fait un terreau fort intéressant pour tous les acteurs du bien manger.
sources :
https://www.institutparisregion.fr/environnement/defis-alimentaires/lagriculture-urbaine-nest-pas-un-phenomene-de-mode/
https://www.iledefrance-terredesaveurs.fr/actualites/lagriculture-francilienne-un-tresor-regional
"Les Visages de l'agriculture francilienne", par la préfecture de région.